Bruges - Au hasard des rues médiévales

Lundi 4 février 2019. Ma petite excursion dans le centre-ville historique me conduit naturellement du côté de Minnewater*** et sa fontaine à tête de cheval. Mais j'y reviendrai demain quand j'en ferai tout le tour. En attendant, je poursuis mon petit historique de la ville.

Après le mariage fastueux de Philippe le Bon qui était resté dans toutes les mémoires, c'est au tour de Charles le Téméraire et de Marguerite d'York de célébrer leurs noces à Bruges, en 1468. Mais le duc de Bourgogne (dernier de la lignée) était moins apprécié par les Brugeois. Et pour cause, il avait levé d'importants impôts pour financer ses campagnes militaires.

En décédant, en 1477, au siège de Nancy, c'est sa fille Marie qui hérita des Flandres, puis bientôt son époux, Maximilien d'Autriche, de la maison des Hasbourg. Marie mourut au cours d'un accident de chasse et Maximilien fut si impopumaire qu'il se fit séquestrer par les Brugeois ! Son principal conseiller fut décapité sous ses yeux et l'archiduc, en proie à la frayeur, concéda tout et n'importe quoi aux Brugeois pour recouvrer sa liberté...

En 1500, la ville comptait entre 45.000 et 50.000 habitants. C'était alors la cité la plus riche d'Europe du Nord, mais les Brugeois dépendaient de plus en plus de leurs avant-ports, Damme et Sluis, pour acheminer les marchandises. Ils multiplièrent alors les mesures protectionnistes et les contrôles vexatoires.

Vers 1515, leurs draps n'étaient plus compétitifs... Les manufactures anglaises avaient appris à les tisser et n'avaient pas besoin de la Flandre pour écouler la laine. Quant à Maximilien d'Autriche, rancunier, il favorisa l'installation de marchands à Anvers, la place commerciale montante.

Anvers, avec son port sur l'Escault, devint la rivale de Bruges et finit par la supplanter. Au début du XVIe siècle, les étrangers avaient quitté Bruges et plus de 5.000 maisons étaient vides.

En 1520, deux galères vénitiennes jetèrent l'ancre à Sluis. Venise était aussi en déclin et venait pour la dernière fois saluer sa consoeur du Nord. Les guerres de religion entre protestants et catholiques, puis la peste, accélérèrent ce déclin. Beaucoup de Brugeois, adeptes de la Réforme, choisirent l'exil vers la Hollande, plutôt que les persécutions de l'inquisition...